Comme pour beaucoup d’entre nous, le temps des devoirs se transforme souvent en un temps de râleries, j’ai eu envie de poser quelques questions aux experts de La Fabrique à Bonheurs qui propose un atelier pour aider les enfants et leurs parents à vivre le moment des devoirs dans la sérénité et la bienveillance.
Quelles sont les 3 principales difficultés que les enfants doivent dépasser au moment de faire leurs devoirs ?
Les difficultés dépendent de l’âge des enfants mais les 3 qui reviennent le plus souvent sont :
- L’envie de s’y mettre et de lâcher la TV, l’ordinateur et toute autre activité beaucoup plus fun que le travail.
- Réussir à faire les devoirs dans un temps raisonnable. Donc Pouvoir maintenir sa concentration et travailler efficacement pour éviter des séances interminables et douloureuses.
- Maintenir la motivation. Ne pas se laisser aller au découragement soit face à la quantité importante de devoirs, soit face à la difficulté. Sachant qu’ils ont déjà passer un minimum de 6 heures de travail à l’école.
Souvent, les parents ont envie de les soutenir mais cela finit en champ de bataille, pourquoi ?
Tous les parents ont envie d’aider leurs enfants. Mais tous les parents ne sont pas des spécialistes de la pédagogie. En fin de journée, ils ont eux aussi la fatigue cumulée dans leur activité et souhaiteraient que ce temps des devoirs se fasse vite et bien. D’autant qu’outre les devoirs, il y a de nombreuses tâches familiales à effectuer. L’impatience est donc au rendez-vous et à moins d’être yogi 12ème dan, il devient très compliqué de garder son calme et sa disponibilité. Surtout quand leur enfant rechigne à s’y mettre, se lève toutes les 5 min, râle parce que « j’y arrive pas c’est trop dur ! » « c’est pas juste d’avoir autant de travail » (et ça c’est pour les enfants pour lesquels ça fonctionne).
Pour les enfants qui rencontrent en plus de réelles difficultés d’apprentissage, il est dès lors très difficile d’accompagner avec calme et bienveillance quand on vient de passer une heure sur le premier exercice et qu’il en reste encore … de nombreux autres.
Si vous aviez à donner 3 trucs aux parents pour que les devoirs ne soient plus une zone rouge de râleries ? et pour les enfants ?
Pour les parents :
1/ Être indulgent avec soi-même et se dire qu’on fait de son mieux et que c’est déjà bien.
Les parents n’ont pas vocation à être des supers profs bis dont la réussite scolaire de l’enfant dépend. Ne jamais oublier de faire toujours passer l’essentiel avant l’important, comme le dit Edgar Morin dans « Ethique ». Dans un pays reconnu pour faire sur-travailler les enfants (scolairement parlement), il ne faut pas oublier que les devoirs passeront toujours après le sommeil, les câlins et les repas en famille.
2/ Utiliser la méthode des petits pas.
Nous observons souvent que les parents s’inquiètent trop fortement de ce que leur enfant ne progresse pas assez vite. Ce qui aboutit à un découragement et à de l’énervement dès que les résultats ne sont pas au rendez-vous suffisamment rapidement. Il en est de même avec les enfants à qui on fixe trop souvent un objectif qui n’est pas atteignable dans un temps restreint. Nous conseillons aux parents de découper l’objectif final en une séries de petits objectifs facilement réalisables. « Apprends d’abord les deux premières lignes de ta poésie ».
3/ Utiliser une approche collaborative et ludique pour un travail efficace.
A l’instar des élèves finlandais qui brillent par l’excellence de leurs résultats et par leur bien-être, nous invitons les parents à envisager le temps des devoirs comme une étape où l’enfant va s’approprier les savoirs à sa manière. Le rôle des parents est dès lors de les accompagner dans cette démarche : en le rassurant « tu vas y arriver », en l’aidant à trouver ses propres ressources « comment tu fais pour mémoriser…. ? ». Le mind mapping est un des outils qui fonctionne très bien dans cette perspective.
Et pour les enfants ? c’est exactement la même chose :
1/ Etre indulgent avec soi-même
« j’essaie toujours de faire de mon mieux » Parfois j’ y arrive, parfois je n’y arrive pas tout de suite, mais j’y arriverai plus tard. L’objectif est de ne pas se décourager et de poursuivre ses efforts demain.
2/ J’apprends par petits morceaux et je varie les exercices et les matières pour éviter que mon cerveau ne fasse une indigestion.
« Trop de maths tue les maths. ». Je planifie mon travail sur la semaine (même si je suis en CM1) pour pouvoir faire les choses sans me stresser et laisser le temps à mon cerveau de comprendre.
3/ J’arrête de voir mes parents comme de « gros râleurs qui sont là rien que pour m’embêter ».
Je leur fais confiance et j’accepte leur aide. Je me dis qu’avec mes parents nous pouvons découvrir de belles choses ensemble et nous amuser même en travaillant.
Toutes les informations sur le site de la Fabrique à Bonheurs.