Aujourd’hui, je réponds à une question d’une lectrice.
« Bonjour, je suis consciente que je râle quotidiennement principalement dans mon travail. En effet, je constate depuis plusieurs années que les personnes consciencieuses et respectueuses sont dorénavant rares. Chaque jour, je suis tributaire d’entreprises, d’administrations, pour avancer dans mon travail. Soit le travail n’est pas effectué, soit il comporte des erreurs. Je dois constamment relancer, réclamer, vérifier, et ATTENDRE… Donc je râle : soit par téléphone, MAILS. Comment gérer cela ? » – Maryse
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Chère Maryse,
Je vous remercie pour votre question tout à fait pertinente que je suis certaine de nombreux lecteurs se posent aussi. Je vais tenter de vous éclairer avec les enseignements que j’ai appris en faisant le challenge J’arrête de Râler.
A lire votre message, je me dis que finalement la vraie question est :
- Est-ce que cela vous convient de vous sentir victime des autres et de leurs comportements ?
Je pense qu’en pointant du doigt tous les coupables dans nos vies, nous pensons être en position de force (et nous espérons que notre râlerie provoquera un changement dans l’attitude de l’autre) mais en fait nous nous punissons nous-mêmes.
Nos râleries ne donnent absolument pas envie aux autres de contribuer à notre besoin (au contraire l’autre voudra soit prendre ses distances, soit se défendre).
Au mieux, les autres se plieront à nos demandes incessantes car ils ou elles en auront marre de subir nos ruminations mais au final nous n’aurons pas satisfait notre vrai besoin qui est un besoin de coopération ou de contribution collective. Il faudra ressortir le bâton pour faire plier l’autre encore demain (et c’est épuisant, d’être celui ou celle qui est toujours derrière les autres).
Oui, au travail, les autres font souvent des erreurs, sont en retard… cela fait partie des aléas du travail en groupe et de la vie collective. Oui, si nous le voulons, nous pouvons trouver plein de preuves que les gens ne sont pas consciencieux ou respectueux.
Et si nous pouvions nous libérer du jugement ? Et si vous refusiez de vous sentir victime de cet état de fait ?
Vous pourriez alors mettre votre attention sur ce que vous pouvez faire pour améliorer la contribution de chacun (en les inspirant et non pas en les menaçant) ?
Et si vraiment vous ne pouvez rien faire pour créer du changement alors je vous invite à changer votre attitude, ne râlez pas, libérez-vous de vos jugements ! (car au final c’est à vous que cela coûte le plus !).
Cela vous parle ce que je vous dis ?
Le plus grave c’est que l’entreprise où je travaille m’appartient. Pour se protéger ou se défendre ou tout simplement faire son travail sans obstacle, il faut prendre les devants pour avancer et être au premier rang, satisfaire les clients et payer nos charges. On ne peut pas se permettre d’attendre les « autres » sans rien dire car au final c’est mon entreprise qui risque d’être en danger. Étant artisan nous n’avons pas droit à l’erreur. Même au bout de 20 ans ! Les personnes dont je parle sont salariés et si leur entreprise coule ils toucheront le chômage : pas nous !! Nous sommes seuls pour nous défendre contre le manque de motivation, le non respect du travail, le non paiement des prestations, etc… Tout cela est très concrêt vous me direz mais la réalité. Alors je vais cependant essayer d’arrêter de râler pour mon bien être….
une suggestion : découvrir les vidéos de Marshall Rosenberg sur Youtube (traduites en français simultané) « papa » de l’écoute empathique et de la communication non violente (langage chacal et langage girafe) !!
et aussi un de ses élèves : Thomas d’Ansembourg (livre : « cessez d’être gentil, soyez vrai », il y a aussi une conférence de lui sur Youtube, très intéressante.
Pour ma part ça me parle. J’ai remarqué que lors d’une réclamation faite à un fournisseur, si je reste sympa j’aurai une réponse plus rapide et plus efficace. Ca n’empêche d’être ferme et de savoir ce qu’on veut. Mais quand c’est demandé avec le sourire et la bonne humeur, on a de meilleur résultats. Idem quand on demande aux collègues de faire un truc que l’on sait ne pas être agréable.
Bonne idée de répondre à une question de lecteur ! C’est court et percutant. Merci pour le rappel !